La théorie de l'iceberg
Ce qui fait la beauté de l'iceberg, c'est la co-existence simultanée de ses 2 faces : visible et invisible.
Il y'a celle qui se dresse en pleine lumière dans toute sa splendeur, et l'autre qui reste plus discrète cachée dans les profondeurs sombres.
En nous, nous avons également ces deux facettes.
Il y'a la personnalité qui s'exprimer en public, exposée à la lumière. Ce sont les qualités que nous montrons aux autres, nos "bons côtés".
Et puis il y'a ce qui est caché dans les profondeurs durant nos heures sombres : ce que nous considérons comme des défauts, nos peurs, nos doutes, ce qu'on ne montre à personne.
S'il est facile et simple de reconnaître nos qualités, de les montrer à notre entourage et de les laisser s'exprimer facilement et publiquement ... l'exercice est bien plus difficile avec les parts obscures.
N'y a t'il pas des moments de votre vie où vous vous êtes senti(e) vulnérable, avec l'envie de vous réfugier seul(e) dans un endroit isolé pour que personne ne vous voit pleurer ?
Des moments où vous-vous êtes blamés d'être "trop ceci", "pas assez cela" ?
Il en est de même avec nos FJ. Qu'il est facile d'apprécier l'autre quand il est là pour nous, que la discussion est fluide ... mais l'exercice se complique lorsque l'autre nous repousse, lorsque ses blessures sont à vif et qu'il utilise les mots comme des poignards pour nous repousser et nous empêcher de nous approcher trop près de lui, lorsqu'il dit "NON" même quand il pense "OUI" parce qu'il ne sait pas exprimer ses émotions.
Pourtant si l'on veut s'aimer vraiment, je pense qu'il est nécessaire d'aimer à la fois les deux côtés ... car aimer un iceberg ce n'est pas aimer seulement l'une ou l'autre des moitiés : c'est aimer l'iceberg dans sa totalité.
Pourrait-on appeler ça de l'amour si on aimait un être morcelé et brisé en morceaux, au lieu de l'aimer dans son entièreté ?
Tout comme nous, notre autre aussi à sa part de fragilité. Parfois l'égo est si fort que notre autre trouvera tout un tas de stratégies d'évitement, de fuite ou de diversions pour ne pas que nous puissions voir de trop près ses zones sombres.
Quant à nous, notre blessure d'abandon sera si forte qu'elle nous fera vivre de façon très douloureuse les fuites de l'autre.
On ne les vivra pas en reconnaissant que l'autre à le droit de ne pas être bien, qu'il le droit de se reposer et de prendre le temps nécessaire pour guérir ce qui le nécessite.
On les vivra comme une agression personnelle. On les vivra de façon très égotique / dramatique ... en ramenant tout à soi et en reprochant à notre autre de ne pas nous nourrir de cet amour que nous souhaitons vivre avec lui ("tu me quittes", "tu me délaisses", "tu te moques de moi", " je ne suis qu'un jouet pour toi" ...), ce qui montre bien que nous sommes blessés également.
C'est pourquoi, avec le temps et la guérison je pense qu'il sera nécessaire d'aller apporter quelques corrections dans notre façon de fonctionner.
Déjà, il me semble important que chacun reconnaisse et assume assumer la co-responsabilité de la situation : quand on est 2 dans une situation, ce n'est jamais la faute d'une seule personne si les choses se passent mal. Il est donc important que chacun assume sa part de responsabilité au lieu d'accuser l'autre d'être responsable à 100 % de la situation.
Nous devrons aussi faire preuve de beaucoup d'amour et de tolérance, pour nous et pour notre partenaire.
C'est à cela que sert la phase de séparation. On devrait d'ailleurs l'appeler "la phase de guérison" ou la "phase de maturation" car cela semble plus approprié : elle nous aide à acquérir cet amour inconditionnel de nous-même et de l'autre, libéré de la fureur de l'égo. Même si beaucoup voient cette phase comme un drame, c'est en réalité une bénédiction, une opportunité d'évolution très importante dans notre vie.
Chacun de notre côté, notre FJ et nous-même allons apprendre à nous aimer, à retrouver notre estime de nous par nos propres moyens, sans attendre qu'une personne extérieure vienne nous gratifier pour renforcer notre estime. Nous apprendront à accepter notre vulnérabilité, notre sensibilité et à ne pas les cacher devant l'autre.
Nous allons apprendre à redevenir des êtres Entiers, comme des icebergs.
Nous apprendrons à nous laisser approcher au plus près en laissons tomber nos barrières, jusqu'à ce que nous puissons exprimer notre propre vulnérabilité, sans chercher à la masquer sous une armure en béton armé.
Nous devrons aussi apprendre à pardonner à notre autre, à lui accorder le droit d'avoir ses propres blessures, le droit de ne pas être parfait, et lui accorder aussi le temps et l'espace nécessaire à sa propre transformation sans nous sentir délaissés.
Nous devrons pardonner les flèches qu'il a lancé dans notre coeur pour nous maintenir loin de lui dans les moments où il n'était pas lui-même, pardonner les mots durs qu'il a pu prononcer dans ses moments de colère.
Nous devrons aussi nous pardonner à nous-même pour nos accès de colère et les mots déplaisants que nous avons pu envoyer à notre autre.
Car pour aimer notre FJ et pour s'aime soi-même, il ne suffit pas d'aimer uniquement ses parties lumineuses, mais bien d'apprendre à aimer aussi ses parts sombres.
Paméla M.
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