Les faux-concepts dans le parcours FJ
LES FAUX-CONCEPTS DANS LE PARCOURS FJ
Je reprends la plume (ou plutôt le clavier) pour aborder un sujet délicat : celui des faux-concepts sur le parcours de flammes jumelles.
Depuis le départ, j'ai parfois l'impression qu'il y'a une sorte de "diktat", un forme de propagande FJ, car chaque site internet que nous pouvons consulter à ce sujet nous indiquera plus ou moins toujours la même chose :
la séparation est nécessaire
il faut respecter le silence de l'autre
il faut soigner sa dépendance affective et surtout ... être le plus indépendant possible
si tu ne respectes pas ces règles, tu seras privée de ton autre à jamais et tu auras mal fait ton travail
Après plus de 8 ans de parcours, j'en arrive à me poser une question : qui a établi ce genre de règles et pourquoi ? Sur quoi ces affirmations sont-elles fondées ? Les choses pourraient-elles être différentes ?
J'en arrive parfois à me demander si le milieu des FJ n'aurait pas été perverti par ce genre de théories, parce qu'en y réflechissant bien, je trouve qu'il y'a quelque chose qui cloche.
En effet, je m'apperçois qu'ayant grandi avec une soeur jumelle, être en lien avec l'autre est une seconde nature chez moi. Et si je transpose ce lien avec mon lien de FJ, je trouve que fuir l'autre, et fuir la relation est totalement contradictoire avec le fait de vouloir fusionner.
Du coup dans ce parcours FJ, je me demande comment on pourrait être en lien avec l'autre si l'on cultive son indépendance sans jamais entrer en contact avec lui ? Comment peut-on créer une relation saine avec l'autre si l'on refuse de s'en approcher, si l'on refuse de communiquer ? Si l'on refuse d'être confronté à ce qui nous est renvoyé par l'autre ?
J'en arrive à me demander si ces injonction d'indépendance, ces théories "d'être autonome et de laisser l'autre avancer seul sur son chemin" ne seraient pas en réalité l'exact contraire du travail qui nous est demandé, parce que ça nous pousse un peu à la procrastination. Ça nous pousse à laisser le lien se vivre sans nous, sous prétexte que "ça doit se passer comme ça".
Dans ma conception des choses (qui n'engage que moi), il faut être à 2 pour être en lien avec quelqu'un. Quand le runner part au moment où ses peurs éclatent, c'est lui qui fuit le lien tandis que le chaser souhaite rester en lien.
Mais dois-on obligatoirement aller dans le sens du runner ? Doit-on mettre de la distance comme il le demande, alors que tout ceci n'est que l'expression de sa peur ?
Pour comparer, c'est comme si un enfant faisait un cauchemar. A ce moment-là, est-ce qu'on va chercher à le rassurer, ou est-ce qu'on va lui dire "ok tu as peur je te laisse tout seul le temps que tu gères ta peur" ?
Avec le recul, laisser le runner se débrouiller seul avec ses peurs me semble être un manque total d'écoute et de bienveillance envers lui. Et je me demande qui a bien pu nous faire croire qu'il fallait être malveillants pour pouvoir un jour retrouver notre autre ... car même si l'égo est encore à vif et que le runner n'accepte pas forcément l'aide ou les paroles bienveillantes, ça n'est pas pour autant qu'il n'en n'a pas besoin. Ne peut-on pas respecter les peurs du runner sans chercher à le fuir lui ? Juste admettre qu'il a besoin de temps pour y faire face, mais ne pas rajouter une pression supplémentaire en le punissant par notre absence ?
Et personnellement dans mon lien FJ, je n'ai jamais pu m'y résoudre. Je n'ai jamais réussi à interrompre la communication, parce que ça ne me semblait pas juste ni bienveillant.
Alors évidemment, il y'a des façons de communiquer et parfois c'était difficile quand les peurs sont activées, mais avec le temps la douceur est plus présente.
Peut-être que le réel rôle du chaser, c'est de guider et d'enseigner, de soutenir l'autre sans attendre de validation de la part du runner. Expliquer et transmettre à l'autre ce qu'on conceptualise dans ce lien, les messages que l'on reçoit de l'univers ... sans attendre qu'il réponde ou qu'il soit d'accord car chacun à sa propre perception des choses.
Car si le runner nourrit le chaser et lui permet de conscientiser énormement de choses, pourquoi ne chaser ne pourrait pas nourrir l'autre en lui renvoyant avec douceur ce qu'il a appris ? Le principe yin / yang peut-il vraiment fonctionner sans réciprocité et sans échange ? Je ne crois pas ...
Quand votre voiture cale, est-ce que vous essayez de la faire redémarrer, ou est-ce que vous l'envoyez direct à la casse ? Alors pourquoi vouloir fuir une relation difficile sans chercher à la faire redémarrer ?
Si les flammes sont comme 2 pièces de puzzle qui doivent s'imbriquer l'une dans l'autre pour fusionner, comment pourrait-on s'imbriquer si l'on reste chacun à une extrémité de la table ? Ou si l'un part se cacher sous la table ?
Et si justement, le travail de FJ consistait à rester en lien malgré tout, malgré les difficultés ? Et si l'on pouvait transmettre à l'autre les leçons et les enseignements que nous apportent ce lien, sans craindre de tomber dans la dépendance affective ou de ne pas respecter la théorie FJ ?
Car même si l'autre ne répond pas, peut-être que mettre des mots sur ce qu'on ressent peut lui permettre d'apprendre de lui-même ? Peut-être que même si le message ne vibre pas à l'instant T, il prendra du sens beaucoup plus tard.
Si l'on compare la relation à une voiture, on pourrait dire qu'à chaque panne on ne va pas changer de voiture. On va trouver une pièce et réparer la voiture.
Alors pourquoi devrait-on fuir la relation quand elle devient difficile, au lieu de chercher à la réparer ? Pourquoi ne pas laisser la relation nous montrer exactement ce qui est à guérir en nous, sans chercher à la fuir ?
Juste s'accepter tels qu'on est : respecter les moments où l'on a envie de communiquer sans culpabiliser, et respecter les moments où l'on a envie de rester silencieux sans culpabiliser non plus.
N'hésitez-pas à me dire ce que vous en pensez :)
PM